Les épisodes de mortalités chez l’huitre creuse en élevage sont des phénomènes récurrents. Ils se produisent à différentes périodes de l’année, touchant les huitres juvéniles comme adultes. Le plus souvent, ces mortalités ont été reliées à la présence d’un ou plusieurs agents infectieux dont les plus connus sont le virus OsHV-1 (herpes virus) ou des bactéries du genre Vibrio (V. splendidus, V. aestuarianus).
Des projets de recherche récents ont proposé des pistes de lutte contre ces phénomènes de mortalité anormales parmi lesquels un suivi environnemental des agents infectieux responsables des mortalités pour une alerte précoce des professionnels.
Ces épisodes de mortalités entrainent des pertes économiques importantes (estimées à 8M€ pour l’épisode de 2008 dans la lagune de Thau) et la mise en place de moyens de lutte constitue une demande forte exprimée par les professionnels. Un tel suivi pourrait être mis en place et testé dans le cadre du « ROL » avec la contribution des professionnels (en termes d’observations et de récolte des individus moribonds) et venir ainsi en soutien du réseau de surveillance passif qu’est le REPAMO (REseau de surveillance des PAthologies des MOllusques Marins). Ce suivi complémentaire permettrait d’affiner les détections, de mettre en place un système d’alerte plus précoce et finalement contribuer aux recommandations pour certaines pratiques culturales.
Objectifs visés
Objectifs stratégiques :
- proposer aux professionnels de la conchyliculture des moyens de détection efficace et rapide des pathogènes Vibrio splendidus, Vibrio aestuarianus et virus herpes OsHv-1 dans l’eau de mer, le liquide intervalvaire et les tissus digestifs.
- proposer une méthode de suivi d’infection avec un plan d’échantillonnage.
Objectifs opérationnels : compléter un dispositif de surveillance passif (REPAMO) par i) une surveillance active, ii) un moyen d’alerte et iii) une traçabilité des épizooties.
Actions
- Mise au point d’une méthode de détection des trois agents pathogènes : Vibrio splendidus, Vibrio aestuarianus et virus herpes OsHv-1, ainsi que des variants des Vibrio et du plasmide de virulence de Vibrio splendidus., avec design des sondes spécifiques de chaque pathogène etvalidation de ces sondes sur des souches obtenues en laboratoire
- Mise en place d’un suivi expérimental sur 12 mois de prélèvements d’eau et de coquillages (hebdomadaires entre mai et octobreet bi-hebdomadaires les autres mois) dans 3 zones d’élevage conchylicole de Thau, stockage pendant la mise au point de la méthode de détection et analyses.
Résultats
- mise au point d’une méthode de détection fiable, rapide, spécifique et multi-cibles (plusieurs pathogènes dans la même analyse) : PCR digitale
- détection des pathogènes de l’huitre creuse et de ses variants dans les coquillages mais également dans l’eau ce qui constitue un moyen d’alerte précoce pour les conchyliculteurs
- compréhension de la dynamique de ces épizooties au regard de facteurs environnementaux et de la mortalité sur la période du projet,
- définition d’un cadre d’analyse préliminaire des risques d’épizooties corrélant détection des pathogènes et mortalités observées
- stratégie d’échantillonnage avec automatisation et estimation des couts pouvant déboucher à court terme sur un système collectif d’alerte pour les conchyliculteurs de Thau.
- lancement en 2024 d’une détection de pathogène gérée par le SMBT pour les conchyliculteurs
Défi
La plus-value du DLAL
une réponse directe aux besoins exprimés par les conchyliculteurs
des solutions techniques proposées par une entreprise locale
Calendrier de réalisation
juin 2021 - septembre 2022