Depuis plus de 40 ans, environ 800 récifs artificiels ont été immergés dans un substrat meuble entre 10 m et 35 m de profondeur d’eau le long du littoral du golfe du Lion , de Saint Cyprien au golfe de Beauduc, totalisant jusqu’à 32 840 m3 de récifs artificiels dispersés soit plus de 74km² de concessions, en réponse à une demande des pêcheurs professionnels.
Certains types de récifs tels que les buses, les modules Bonna et Comin et également les dalots se sont avérés abriter une faible diversité et de faibles biomasses d’espèces commerciales. De nombreux travaux scientifiques montrent que la diversité et l’abondance des poissons est fortement dépendante du design et de la complexité des récifs artificiels. La hauteur et le nombre de cavités internes influencent fortement l’attraction et la production des poissons.
Les résultats sur les peuplements de poissons obtenus lors de comptages visuels en plongée après complexification d’un module de grand volume Bonna dans les Alpes Maritimes en 1990 ont montré que la diversité avait été multipliée par 2, la densité par 22 et la biomasse par 90. La complexification des récifs artificiels permet donc d’accroître la diversité et la biomasse, entraînant de meilleurs rendements pour les activités de pêches à proximité des récifs artificiels.
Le procédé de Geocorail/ Seacure (https://seacure.fr/) permet l’accrétion minérale par électrolyse d’eau de mer, formant une croûte calcaire très proche de la structure des coraux (aragonite), donc une complexification in situ.
Objectifs visés
L’objectif de ce projet est de complexifier des récifs Bonna au large d’Agde afin de soutenir durablement les activités de pêche. Un autre type de module, le récif double buses, sera également complexifié. En effet, le récif double buse a été le plus employé dans les immersions en région Occitanie (Grau du roi, Palavas, Agde, Valras, Gruissan, Marseillan, Leucate-Barcarès). Ce projet pourrait donc être dupliqué sur d’autres sites de la région.
La question des matériaux et leurs impacts sur le milieu marin a souvent été décriée dans les projets de récifs artificiels. Ce projet se veut innovant en proposant une écoconception globale des matériaux au design des sous modules de complexification.
Actions
Fabrication de structures légères et complexes : ces récifs sont composés d’une structure en treillis soudé, dans laquelle est insérée une «chiffonnade» de grille d’acier souple qui permet de créer tout un réseau architectural très complexe, avec une multitude de cavités de toutes dimensions.
Immersion de ces structures métalliques dans le port d’Agde et polarisation pendant une année, au cours de laquelle une croûte calcaire va précipiter sur l’ensemble des modules.
Suivi biologique assuré par l’aire marine d’Agde pendant plusieurs années pour évaluer l’efficacité de la complexification des récifs Bonna et double buse par ces modules Géocorail / Seacure
Résultats
- immersion de cubes Seacure / Geocorail concrétionnés dans le port de Mèze, à l’intérieur de modules Bonna de 35 m3 en février 2023
- complexification in situ de buses béton
- suivi débuté en 2023 par les scientifiques de l’AMP de la côte agathoise
Défi
La plus-value du DLAL
Répondre à une demande des pêcheurs professionnels par la complexification de récifs artificiels existants, grace à une technologie innovante Seacure
Calendrier de réalisation
janvier 2021-Mai 2023
Témoignage
" utiliser une technique innovante pour favoriser la biodiversité dans les zones marines côtières, c'est un défi relevé conjointement par une start up marseillaise, une aire marine protégée et une prud'homie de pêche"