Un réseau pour observer, alerter et transmettre
Observer, comprendre, prévenir et améliorer. Tels sont les objectifs du Réseau d’Observation Lagunaire. Mis en place par le Syndicat mixte du bassin de Thau pour 3 ans (2020-2023) et piloté par Romain Pete, spécialiste en biologie marine et modélisation, ce ROL étudie la lagune de Thau sous tous les angles. Quatre champs d’investigations (Eau et nutriments – pêche et cultures marines – biodiversité et habitats lagunaires – risques environnementaux, sanitaires et zoo-sanitaires) ont ainsi été définis. A travers ce prisme, le réseau agrège, analyse et retransmet en permanence des données scientifiques et institutionnelles ainsi que les observations fournies chaque mois par une vingtaine de pêcheurs et conchyliculteurs volontaires. Une vision à 360° de la lagune pour en améliorer la gestion, anticiper les aléas environnementaux, adapter les pratiques d’élevage et les apports au milieu (flux d’azote, de phosphore et d’eau douce).
Mobiliser les professionnels de la lagune
Véritable banque de données, le ROL est aussi un moteur. Non seulement, il crée du lien entre les différents acteurs mais il impulse également une dynamique, comme en témoignent les nombreuses actions engagées en 2021. Un suivi biométrique des coquillages (taille, poids, remplissage) a ainsi été initié en partenariat avec le Cépralmar[1]. Une méthode de détection anticipée des pathogènes qui affectent l’huître creuse a aussi pu être élaborée avec le concours de l’entreprise IAGE et du BlueThauLab. Avec le projet SENSITHAU, également connecté au ROL, ce sont dix stations de mesure haute fréquence qui ont été déployées dans la lagune. Relevant divers paramètres en continu et en temps réel, ces stations devraient permettre à terme d’anticiper les phénomènes d’anoxie (malaïgue), de contaminations microbiologiques et les blooms de micro-algues ou phytoplancton.
Un réseau opérationnel né d’un programme de recherche
A noter qu’en amont du ROL, un précédent programme de recherche, CAPATHAU, (mené de juin 2017 à juin 2018 par l’Université de Montpellier et Ifremer) a étudié la capacité trophique de la lagune, en réponse à l’inquiétude exprimée par les conchyliculteurs de Thau. Le défi étant de maintenir un bon état écologique du milieu sans entraîner une perte de productivité pour les pêcheurs et conchyliculteurs. Un équilibre subtil à trouver car les efforts fournis pour améliorer la qualité de l’eau ont diminué les ressources phytoplanctoniques dont se nourrissent les coquillages. C’est pour résoudre cette équation complexe que le ROL a été mis en place.
Inscrit dans la fiche action 2 « Développer des pratiques novatrices ou innovantes dans les activités halieutiques », le ROL (183 351 euros), porté par le SMBT, fait l’objet de deux enveloppes distinctes. La première (63 351 euros) dédiée à l’animation, le suivi d’études et d’expériences, financée par le DLAL Feamp (40%), la Région Occitanie (40%) et le SMBT (20%). Et la seconde (120 000 euros), allouée aux aspects techniques de modélisation et d’innovation, au sein d’une plateforme collaborative, prise en charge par le programme d’investissements d’avenir PIA3 (50%), la Région (30%) et le SMBT (20%).
Inscrit dans la fiche action 2 , CAPATHAU (41 747 euros) porté par l’Université de Montpellier , a été financé par le DLAL Feamp (40%), l’Université de Montpellier (50%) et l’Ifremer (10%).
[1] Centre technique régional (Centre d’étude et de promotion des activités lagunaires et maritimes)